Le grand œuvre dans les « Noces Chymiques » de Christian Rosecroix ou le grand voyage initiatique (Jean-Paul Holstein)

LE GRAND ŒUVRE DANS LES « NOCES CHYMIQUES » DE CHRISTIAN ROSECROIX
OU
LE GRAND VOYAGE INITIATIQUE
JEAN-PAUL HOLSTEIN

Les Noces chymiques de Christian Rosecroix, ouvrage au titre troublant, sont les héritières d’une tradition très ancienne, celle des mouvements rosicruciens fondés sur l’exaltation de la fraternité et bien antérieurs à leur parution (1616).
Paradoxal, l’alliage des deux mots, noces et chymiques, est symbolique d’une union supérieure entre la terre et le ciel, ce que Roland Edighoffer appelle un « coït philosophique », via un processus de transformation du plomb en or de la nature humaine, hérité lui-même de l’alchimie pratique, celle-ci devenant alchimie mystique.
L’histoire relate le voyage sans lieu ni temps d’un héros, Christian Rosecroix, hologramme initiatique à deux siècles de distance du théologien allemand Christian Rosencreutz (1378-1484), dont l’ombre plane sur l’objectif poursuivi par le récit, à savoir la conversation mystérieuse du monde matériel avec le monde spirituel, dans le cadre d’une fraternité sous-entendue, celle de Christian Rosecroix et de ses compagnons.
Le mariage de la matière et de l’esprit y est consommé, anticipant sur les intuitions de Pierre Teilhard de Chardin. En ce sens, les Noces chymiques relèvent de l’art sacré.